Un ciel comme vous le dites

, par Simon o Tarsier

Depuis longtemps, je ne distingue plus qu’un ciel recroquevillé, sans surprise. D’une lame blanche et claire, je décompte les jours et dessine de la pointe à même l’obscurité, des acrobates à la souplesse ténue, en ribambelles de plus en plus nombreuses.

Les douches quotidiennes ne peuvent rien contre un corps à jamais asséché. J’ai les mains si friables que leurs poussières me couvrent les yeux, et je reste sourd à vos plaintes.
M’engraisser ne vaut rien : j’ai un corps qui ne saurait plus rien garder ni les regards, ni le temps, ni les souvenirs d’un ciel comme vous le dites.

Si je m’effrite sous votre trop plein de mots, vous êtes impuissants devant une chair qui se recroqueville autour d’une lame blanche et claire, face à un corps qui se fond dans les interstices.

P.-S.

Un ciel comme vous le dites a été publié sur le site Clinamen, une infime déviation en 1999 (site fermé depuis).